3500 BC (7000 BC ? ) Civilisation de l’Indus

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Dans la vallée de l’Indus, au Pakistan actuel vivait une civilisation assez, voire très développée. Les historiens ne sont pas vraiment certains de la période, et notamment des débuts de cette civilisation. Néanmoins nous pouvons raisonnablement et au minimum donner un début aux alentours de 2500 ans avant JC.

Des fouilles réalisées dans l’ancienne cité MOHENJO-DARO, ont apporté des sceaux représentant le dieu Shiva en posture assise : on parle de proto-yoga.

mohenjo-daro-pakistan-sw Dans L’ÉNIGME DES ORIGINES DE LA CIVILISATION INDIENNE – Un survol du problème « aryen » par Michel Danino

Au cœur de l’énigme des origines de la civilisation indienne se trouve la célèbre civilisation de l’Indus (aussi appelée « civilisation harappéenne »), une des plus anciennes au monde. Elle était certainement de beaucoup la plus étendue, car elle couvrait les régions actuelles du Panjab, du Haryana, du Gujarat, une grande partie du Rajasthan, du Maharashtra et du Cachemire, la partie occidentale de l’Uttar Pradesh, la totalité du Pakistan, et même une bonne partie de l’Afghanistan. Elle était aussi l’une des plus évoluées en matière d’urbanisation, d’industrie, de technologie, de commerce et de navigation. Ses arts et artisanats étaient divers et raffinés, bien que nettement moins abondants qu’en Égypte ou en Mésopotamie à la même époque. Mais sa particularité était une administration remarquablement paisible, soucieuse de ses habitants les plus humbles. Par exemple, les installations sanitaires et systèmes de distribution des eaux étaient si perfectionnés qu’on souhaiterait que nos municipalités * en prennent de la graine. Une telle civilisation, d’où l’élément militaire semble quasiment absent, était certainement fondée sur une intégration culturelle avancée. Sa période pleinement développée (ou « phase de maturité », comme les archéologues l’appellent) a duré d’environ 2600 à 1900 av. J.-C. ; la période précédente, dite de formation, remonte au moins à 3500 av. J.-C. (J. M. Kenoyer parle de 5000 av. J.-C.). Quelques sites tels que Mehrgarh (où des fouilles françaises ont eu lieu sous la direction de l’archéologue Jean-François Jarrige) font même preuve d’une continuité de cultures qui remonte jusqu’en 7000 avant notre ère. Aujourd’hui environ 2600 sites ont été identifiés, dont plus de la moitié se trouve en Inde ; 700 sont situés le long du lit asséché d’une immense rivière sur laquelle nous reviendrons. Les deux cités les plus célèbres, Mohenjo-daro (sur l’Indus) et Harappa (sur le Ravi) se trouvent maintenant au Pakistan, mais depuis l’Indépendance de 1947, les archéologues indiens ont mis à jour un grand nombre de villes et de villages plus petits mais non moins importants, tels que Dholavira et Lothal au Gujarat, Kalibangan au Rajasthan ou Rakhigarhi et Banawali au Haryana.

 

Selon Michel Angot

On sait maintenant que cette culture est autochtone et regarde vers l’ouest, avec des contacts commerciaux avec la Mésopotamie, l’Iran, l’Afghanistan. Tous les artéfacts harappéens trouvés en dehors de l’espace de cette culture l’ont été à l’ouest de l’Indus. Certains sceaux mésopotamiens présentent des analogies avec les sceaux harappéens ; on ne sait s’il faut y voir une ” influence”, une notion de toute façon très floue. Originaire du Belouchistan, cette culture se serait ensuite étendue dans les plaines de l’Indus (par suite de la désertification des plateaux ?) et le long des côtes.

deesse mereConcernant la religion, on discute toujours les hypothèses de J. Marshall qui datent de 1931 : rien de nouveau depuis n’a été élaboré malgré la multiplication des trouvailles. J. Marshall voyait sur les sceaux et aussi dans les terracottas l’existence d’une déesse associée à la fertilité et à la maternité, une déesse mère. Il n’y a pas de preuve directe que les figurines soient des déesses mères et qu’elles aient été l’objet d’un culte ou qu’elles représentent un culte (Singh p. 171). C’est par analogie avec d’autres cultures contemporaines ou ultérieures en Inde qu’on parle du ” culte d’une déesse mère”. Indépendamment de leur signification, ces nombreuses terracottas (certaines ont pu être des jouets, des pièces de décoration, etc.) reflètent une grande créativité de la part de leurs concepteurs. Elles présentent certaines similarités avec des terracottas ultérieures, d’époque Gupta. Terracotta d’Harappa. Déesse mère ? Cette déesse mère ( ?) est aussi visible sur les sceaux, associée au buffle et au tigre. Sa contrepartie masculine serait représentée sur le sceau le plus controversé et aussi le plus étudié. C’est lui, qui unique en sa nature, est reproduit ci-dessous. Il représente un composite homme animal entouré de quatre animaux (buffle, rhinocéros, éléphant et tigre : quatre animaux sauvages). On l’a vu ithyphallique, en position de yoga, etc. et le nom qui lui est donné (sceau de Pa‡upati, Proto-!iva, etc.) reflète ces interprétations différentes. Les analyses les plus fines sont celles de Alf Hiltebeitel (1978) mais on ne peut s’empêcher de penser que déduire une religion à partir de quelques centimètres de pierre demeure une gageure. On ne peut guère dire autre chose à propos de cette hypothèse d’une religion de la déesse mère qu’elle demeure une hypothèse probable.