le Culte de la Yogini, khecari mudra

 

Om Namah Shivaya,

voila la première partie de l intro d’un petit truc que j’écrit sur khecari, la Divine Mudra, stay tuned for more, or contact me directly !

 

Il n’y a qu’une seule mudra, khecari” (Hatha Yoga Pradipika)

Cette mudra s’appele khecari, la reine de toutes les mudras ” (Kularatnoddyota)

De toutes les mudras, la plus importante est khecari, car son essence est divine ” (Tantraloka)

 

La pratique de khecari mudra est fondamentalement tantrique, dans le sens ou elle participe a l’Union Mystique entre Shakti & Shiva, au sein du yogi. C’est un chemin parmis d’autres, l’Union peut s’opérer via une multitude de voies.  Je décris celle ci car c’est celle qui m’ait offerte de vivre, d’expérimenter et de partager via le présent écrit.

Les références scripturales les plus anciennes d’une pratique qui consiste a insérer la langue au dessus du palais semblent provenir du Tantrisme Shivaiste (Mallinson 2007), et plus précisément des écoles dites du Culte de la Yogini et des traditions Kaula, Krama et Trika (Sanderson 1988). Les racines de ces courants remontent, comme de nombreuses traditions de part le monde, au chamanisme, aux cultes de la terre-mère.

Dans ce type de cultes Shivaiste, l’objet de la dévotion, qui est souvent masculin, est remplacé par des entités féminines, des Shaktis, des Yoginis. Celles ci sont plutot sauvages, furieuses, buveuses de sang, le crane orné, comme on peut le retrouver notamment dans le tantrisme Tibétain. Sanderson (1987) décrit les Yoginis comme ”aussi bien des entités supernaturelles que des femmes considérées comme étant momentanément possédées par la mère Divine. Elles étaient invoquées et/ou apaisées avec des offrandes de sang, de viande, de vin et de fluides sexuels par les adeptes en quete de pouvoirs et d’enseignements ésoteriques.”  Dans ce contexte, Shiva n’est plus représenté comme le père de famille exemplaire et propre sur lui vivant dans les Himalayas, mais comme un ascète sauvage ”rodant sur les champs de crémation en compagnie des preta, raksasa et autres démons de la nuit, des gens impurs et impies, des buveurs, de ceux qui rejettent les rites de la religion officielle, des hommes et des femmes nus, a longs cheveux emmelés, parés de guirlandes d’os et de cranes humains et proférant des insanités a l’égard des dieux.” (Papin, 2013).

Le culte de la Yogini était donc l’apanage des ascètes vivants hors de la société, notamment sur les champs de crémation, se balladant avec un crane humain pour mendier leur nourriture, certains appelés kapalikas, adeptes du tantra dit de ”la main gauche”. Par la suite, la tradition Kaula a rendu ces rites accessibles aux personnes vivants dans la société (Sanderson, 1988).

Lors de ces rites tantriques, le pratiquant peut obtenir de ces Yoginis un savoir ésotérique via une fusion, une connection avec ces entitées (maleka/melana, je développe cette notion plus loin). Parmis ces transmitions, le pratiquant peut recevoir les instructions pour la pratique de khecari mudra. Dans ce contexte quelque peu déroutant, Khecari désigne une Yogini particulière, se trouvant au sommet de la hiérarchie de ces entitées féminines initi- atrices (Sanderson 1987, 1988; Mallinson 2007).