Le corps subtil: attachements et libérations (par Lalita, asso SHAKTI)

Le Corps Subtil.

Les 3 Granthis :

Les Granthis ou nœuds  sont les liens  qui maintiennent l’individu attaché aux mondes phénoménal.

Ils sont au nombre de trois :

Le nœud de la base ou le nœud de Brahmâ resserre la croyance que l’identité est celle du corps et des organes. Il est le nœud de l’animalité ou l’attachement atavique à la défense du territoire, à la quête de la nourriture et du sexe, et plus fondamentalement encore à la peur de mourir.

Son pendant dans la volonté divine correspond à la fonction créatrice, et granthisplus fondamentalement au désir  de l’énergie de conscience. Lorsque ce nœud est défait, l’attachement à l’animalité se transforme en puissante énergie libératrice  de l’être. Elle engage le processus énergétique de l’individu non plus vers la perpétuation de l’espèce mais vers la reconquête de la totalité de son être, non plus vers l’horizontalité du manifesté mais bien plutôt vers la verticalité de la conscience. Cette même énergie, par cela même qu’elle attache, libère alors l’individu car elle lui confère la puissance nécessaire à l’édification de sa propre nature.

Le nœud du cœur ou le nœud de Vishnou resserre la croyance que la personnalité est celle de l’ego phénoménal, des sentiments et des prédilections. Il est le nœud de la personnalité ou l’attachement affectif aux parents, au conjoint, aux enfants, aux désirs et à leurs objets respectifs, et plus fondamentalement encore à la peur d’être seul.

Son pendant dans la volonté divine correspond à la puissance de l’union à l’énergie, et plus fondamentalement au plein épanouissement de l’énergie de conscience. Lorsque ce nœud est défait, l’attachement à la personnalité se transforme en une énergie de connaissance intuitive. L’individu abandonne les vues particulières de l’ego phénoménal pour la seule attention à la présence divine. Cette attention va jusqu’à l’acceptation de la volonté divine comme étant l’initiatrice même du jeu de servitude et de délivrance. Le manque que l’ego phénoménal maintenait béant devient la forme de cet espace laissé libre pour y accueillir la présence divine et en être comblé.

Le nœud du front ou le nœud de Rudra resserre la croyance que son esprit est celui de la morale, des vertus et des mérites, du bien et du mal. Il est le nœud de l’intelligence ou l’attachement raisonné aux règles, aux dogmes, aux interdits et autres jugements sur les comportements à respecter et plus fondamentalement à la peur de la folie.

Son pendant dans la volonté divine correspond à la puissance de retrait de l’énergie dans la conscience, et plus fondamentalement au plein repos en la conscience indifférenciée. Lorsque ce nœud est défait, l’attachement à toutes formes de pensée se transforme en une énergie de dissolution (Layà) dans la conscience éthérée et immuable. L’individu cesse de penser et se laisse aller dans un état de concentration puis de méditation de plus en plus profond, il ressent cet état comme étant plus véridique et mieux à même de concerner sa véritable nature. Il devient être, conscience et béatitude (Sat-Cit-Ananda) pure énergie de conscience (Cit-Shakti). Ce qui permettait les points de vue, la diction raisonnée, et leurs expressions en perpétuelle émission de pensées, devient le sommet le plus haut d’où puisse être perçu le spectacle de sa propre conscience ou la conscience de son propre spectacle. La cessation des fluctuations mentales permet par là même de jouir enfin de sa condition universelle et intemporelle de bienheureux.

Tant que les trois nœuds ne sont pas défaits, l’individu a l’impression d’être mis en situation, d’être en devenir limité et encore sous forme de souffrance.

En vérité, le maître, en secret, se mire à satiété dans sa création et il en reste éperdu comme un artisan absorbé dans sa fierté par l’objet accompli de son propre labeur. Le maître, intérieurement, se tient heureux devant ce plein accomplissement, d’autant plus absorbé en sa propre image qu’il y est entièrement ébloui par le brillant reflet que son énergie intrinsèque lui révèle. Le monde manifesté et les sujets qui le perçoivent sont en fait l’expression même de cette plénitude, non seulement ils en sont les spectateurs privilégiés mais ils y participent activement en plein cœur de l’acte de conscience. Il n’y a donc rien à surajouter ou à enlever, il faut simplement s’en rendre compte et l’éprouver par soi-même. À ce moment là, le Yogi parvenu à cette plénitude, même l’espace d’un instant, a le pouvoir magique de participer à l’aventure de la conscience, s’il reçoit en son cœur l’énergie la plus haute, il est Shiva lui-même qui crée le monde, le préserve et le détruit.

Les 16 Adharas :

Le corps subtil ou corps d’énergie prânique est consitué de Nadis mais également de centres de force appelés Adhâra. Ces centres reprennent les Chakras mais également d’autres centres subtils. Ces centres sont des lieux physiques où coïncident la force physique et l’influx nerveux avec l’énergie du corps subtil. Il est dit que c’est seulement en ces lieux que l’on peut toucher véritablement le corps subtil. En travaillant sur ces centres on peut donc agir directement sur le corps subtil et énergétique.

Pâdângusthâdhâra (au niveau des gros orteils)
Mûlâdhâra (à la base de Sushumnâ)
Gudâdhâra (au niveau de l’anus : le lieu d’apâna)
Medhrâdhâra ou Svâdisthâna (au niveau des organes génitaux : lieu de Virya et Bindu)
Uddyânâdhâra (au milieu du ventre, à mi-distance du sexe et du nombril)
Nâbhyâdhâra (au niveau du nombril : premier lieu d’audition du Pranava)
Hridayâdhâra ( au niveau du coeur : lieu d’union de prâna et apâna)
Kanthâdhâra ( au niveau de la gorge)
Ghantikâdhâra (au niveau de la partie molle du palais)
Tâluâdhâra ( au fond de la gorge, directement connecté à Ajnâ)
Jivâdhâra (à la racine de la langue)
Bhrumadhyâdhâra (le point intersoucillié)
Nâsâdhâra (au bout du nez)
Kapâtâdhâra (à la racine du nez)
Lalâtâdhâra (au centre de la tête)
Brahmarandhrâdhâra (au niveau de la fonctanelle)

 Association SHAKTi, Céline Le Dizès
http://yogaenprovence.com/le-corps-subtil/