Yoga Darshan – Une école de Yoga véritablement traditionnel

Lors de notre entretien, Denis (Denis Billo) de Yoga Darshan a mis en relief ce que je pense aussi être un développement et une vulgarisation du yoga éloignés de sa source. Et puis surtout pendant près de 2 heures trente, j’ai eu la chance de bénéficier d’une discussion éclairée sur la philosophie du Yoga autour d’un bon repas indien. Je ne vais pas vous en faire un résumé, je ferais Sganarelle.

Dans la multiplicité des pratiques de yoga contemporaines, que je vois répondre pour la plupart à une mode occidentalisée, il existe encore des gardiens du temple dont Denis fait partie.

Et ce n’est pas facile, parce que les oreilles des pratiquants modernes et pressés, sont déjà formatées. Elles n’écoutent souvent que la posture, imposture d’ailleurs un peu trop répandue.

Ou pire dit il, l’idée de séances de yoga vite fait pour se relaxer. Comment faire comprendre que le yoga est autre chose? La posture est un support à la pratique. Le yoga n’est pas une pratique de bien être et de relaxation ou de développement personnel, au contraire. Le yoga est une pratique de l’effort soutenu, une recherche de l’évanouissement de l’ego, pour transcender l’asservissement de l’être et mener vers la connexion au Divin, au véritable Soi.

Le Yoga est un mystère profond, la connexion à la déesse et à Dieu est son axe et sa qualité profonde, certains l’ont naturellement, de fait le tantrisme propose 3 voies que parcourent au non les Yogi en fonction justement de leur connexion naturelle.

  • Anavopaya : La voie de l’effort, de la volonté et de l’individu (postures et pranayama)
  • Shaktopaya : La voie de l’invocation où la posture et le pranayama n’ont plus beaucoup d’importance
  • Shambavopaya : La voie du mystique, très peu de gens la parcoure, elle transcende la volonté et l’invocation des 2 autres voies, celui qui est dedans est dans une constante connexion que tout pratiquant de Yoga devrait chercher et préserver…

Il existe la non-voie, réservée au « fou de Dieu » qui ont quitté leur existence humaine pour s’adonner à 100% à l’ivresse de la présence Divine comme Lalla par exemple.”

En pratiquant, on fait ses gammes, et dans les gammes, la connaissance (Jnana) est incontournable, elle est libératrice. Elle naît de la pratique, de l’expérience et de l’étude des textes. Et c’est un cheval de bataille pour Denis.

Dans la Yogatattva Upanishad (Upanishad dite du yoga): « Les âmes individuelles sont prisonnières des heurs et malheurs, qui les affectent en ce monde.
Pour les délivrer du pouvoir de l’illusion, il faut leur donner la connaissance du Brahman grâce à quoi l’individu n’est plus affecté ni par la maladie ni par la vieillesse, ni par la mort. »
Et plus loin, « Je vais donc te dire comment délivrer l’âme de ses liens. Sans la pratique du yoga, comment la connaissance pourrait-elle assurer la libération de l’âme ? Inversement, comment la pratique seule, non étayée de connaissance, assurerait-elle cette libération ? »
(traduction de Jean Varenne)

Ayant séjourné à Rishikesh, j’avais noté que la réappropriation récente du yoga par les indiens (certain, pas tous!) a souvent altéré sa vraie nature pour répondre aux besoins des occidentaux, very good business. D’un autre côté, Denis me rappelle comment les colons ont dénaturé le tantrisme (ignorance et affirmation de suprématie ?) et continue (certain aussi) de vouloir glorifier la race blanche, preuve à l’appui. Double imposture alors. Puissions nous au moins en avoir conscience, et ce n’est pas rien, la conscience dans la pratique du yoga.

Denis est tombé dedans adolescent, pas dans l’imposture, dans la spiritualité, et c’est un chercheur énergique, la richesse de sa connaissance m’épate et me capte, je me dis que je dois sérieusement me mettre au boulot! Et il n’a pas la langue de bois, il est sans concession. Il ne cherche pas a changer le monde, loin de là, mais il pratique et enseigne en totale cohérence avec ce qu’il a appris et découvert. Il parle à qui vient lui demander, et moi, je suis venue le voir, je lui ai demandé.

La vraie nature est hermétique, “érmitique” je dirais,  sans apparat, il aurait donc pu être moine, et ce n’est pas un hasard si il est tombé sous le charme de frère Antoine. “Pendant que nous sommes perdu dans nos vies quotidiennes qui ne laissent plus beaucoup de place à une démarche spirituelle ni même à la croyance de Dieu, des hommes dans des ermitages ou des grottes vivent encore la lenteur de la nature et la lumière de l’esprit. Ces hommes connectés au sublime et à la mère nature témoignent que la vie peut être entrevue différemment et que mère nature attend patiemment que nous nous éveillons à autre chose que nos soucis personnels de nos petites existences. Frère Antoine fait partie de ces hommes là, que nous pouvons rencontrer au détour d’un arbre, d’un rocher, dans la réalité de sa spiritualité et sa beauté.” Il partage volontiers.

Deux autres maîtres spirituels (lignée tantrique) ont croisé son chemin, et il en parle avec beaucoup de respect, et son regard brille. Le premier est Dilgo Khyentsé Rinpoché (maître du bouddhisme Vajrayana (bouddhisme tibétain, tantrique), rempli d’un amour infini, “Il donne un enseignement et je beigne dans quelque chose de magnifique, une paix un bien être, une lumière intérieure décuplée.”, et plus récemment, un disciple qu’il pense appartenir à sa Sampradaya (Nath Sampradaya?), (nb : lignée de maîtres et de disciples), Yogi Matsyendranath, présenté par Tara Michael.  “Yogi Matsyendranath est un initié au plus niveau (entre autre) dans la Shrî Vidyâ (rattachée à la Déesse Tripurasundari, voie millénaire qui remonte à la nuit des temps) et la Nath-Sampradaya (tradition des Siddhas, fondée par Matsyendranath et par Gorakshanath créateurs du Hatha Yoga) et j’ai eu la chance de recevoir par lui les 2 premières initiations mantriques dans ces 2 voies” . “J’ai pu me rendre compte de sa finesse, de sa connaissance infinie et de sa droiture.”.

Denis est aussi artiste, il peint, travaille à l’encre sur bois,  j’ai aimé son Sri Yantra en bois et en 3 D, dont il vous proposera une explication de vive voix.

Sa salle de pratique est située à Grimaud, dans le Var, au milieu d’une nature généreuse, magnifique, comme le sera votre voyage intérieur. C’est pour ça qu’il ferme le rideau de sa baie vitrée, pour créer un lieu propice à votre connexion.

Denis me rappelle que les textes le souligne :

“Il lui faut bâtir ( l’adepte) une belle cellule monastique, avec une entrée très petite, et sans la moindre fissure. 5 33. Elle doit être soigneusement cimentée à la bouse de vache ou au ciment blanc. Il faut aussi la débarrasser avec minutie des insectes, des moustiques et des poux”.(yogatattva upanishad)

“La cellule doit avoir une petite porte,  être sans fenêtre, sans trou ni fissure, ni trop haute ni trop basse, correctement enduite d’une épaisse couche de bouse de vache, propre, absolument exempte d’insectes” (Hatha Yoga Pradipika)

Et de rajouter plus tard :”si tu veux connaître la lumière, connais l’obscurité. Si tu veux connaitre tes souffles, travaille dans un lieu fermé “

Denis propose des formations de prof de yoga dont une débute en octobre / novembre 2016 !

Denis, puisque la vérité simple ne peut s’orner de concessions, qu’elle peut blesser, mais que tu t’en fou, merci de jeter ces pavés dans la marre pour nous tous. Merci pour ton franc parler.

Denis m’a rappelé la voix de la recherche et et de l’effort.Il faut se le répéter. Que suis je capable de donner à ce yoga qui m’apporte tellement?

Pour mieux connaitre Denis, les détails pratiques, les articles et le forum, je vous conseille de faire un tour sur son site yoga-darshan.com

Adresse : Chemin la Fons Couverte, 83310 Grimaud

Téléphone :06 11 10 66 24

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